jeudi 21 mars 2013

À propos du “bien-être” animal et de nos choix de consommation


Les porcs à l’engraissement, dans une exploitation “bio”, par rapport à une exploitation non “bio”, ont de meilleures conditions de logement: ils doivent avoir une aire d’exercice qui leur permette de fouir et de satisfaire leurs besoins naturels, et si cette aire est dans un bâtiment, celui-ci doit disposer de trois côtés ouverts [1].

Dans une exploitation non “bio”, une norme minimale relative à la production des porcs voudrait qu’ils aient
“un accès permanent à une quantité suffisante de matériaux permettant des activités de recherche et de manipulation suffisantes, tels que la paille, le foin, le bois, la sciure de bois, le compost de champignons, la tourbe ou un mélange de ces matériaux qui ne compromette pas la santé des animaux” [2].

Néanmoins, des milliers de porcs engraissés sur du caillebotis, chaque année, par chez nous, n’ont ni paille ni matériau similaire qui leur permette des activités de recherche. Ils ont seulement des chaînes, des objets en plastiques durs, à manipuler, quoique l’autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) juge que ces objets ne suffisent aux besoins de manipulation des porcs, et ne préviennent pas efficacement la caudophagie (les morsures de queue) [3].


Quand je m’opposais au projet d’accroissement de la porcherie de la Sanguinette, à Causse-et-Diège, j’entendis plusieurs fois des soutiens du projet agiter l’épouvantail d’exploitations en d’autres pays que la France, si jamais il résultait de l’opposition l’impossibilité de produire, chez nous, davantage de porcs sur du caillebotis intégral… Pourtant, beaucoup n’est pas mal à prendre venant de l’étranger. À en croire
Les Echos, “cela fait près de quinze ans”, par exemple, “que la Grande-Bretagne a adopté une législation sur les truies bien plus contraignante encore que celle que l’Europe vient péniblement d’appliquer”. Et un fonctionnaire européen de constater qu’un “groupe comme Tesco, très présent en Pologne, pèse également d’un énorme poids pour que ce pays accélère sa mise aux normes” [4].

Au final, n’est-ce pas aux consommateurs qu’appartient le pouvoir de pérenniser ou non les activités d’engraissement intensif de milliers de porcs sur du caillebotis intégral — et son corollaire: l’épandage de millions de litres de lisier? De manger peut-être moins de viande, mais mieux?


Or, entre tant d’étiquettes auxquelles on ne se fie plus, comment connaître véritablement la nature de ce que nous achetons?
CIWF France nous recommande de choisir parmi les produits portant les labels “Porcs biologiques, “Porcs fermiers élevés en liberté Label Rouge”, “Porcs fermiers élevés en plein air Label Rouge”, ou portant la mention “porc sur paille [5].

Afin de trouver les producteurs “bio” les plus proches de chez nous, l’association pour la promotion de l’agriculture biologique en Aveyron, l’
apaba, proposera bientôt un annuaire bio en ligne [6].




[1] “Créer un atelier de porc bio en Agriculture Biologique”:
http://www.aveyron-bio.fr/fr/produisez-bio/documents/Fiche-porc-GAB-65.pdf
[2] Arrêté du 16 janvier 2003 établissant les normes minimales relatives à la protection des porcs, article annexe, chapitre premier, § 4:
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000005633899

3 commentaires:

  1. Intéressantes propositions pour le ministre Stéphane Le Foll, de Marion Guillou, Hervé Guyomard, Christian Huyghe, et Jean-Louis Peyraud, où il est question du “bien-être” des porcs grâce à la SUPPRESSION DES CAILLEBOTIS.

    Soit ce pourquoi plaident nombre de riverains caussenards de la porcherie (sur caillebotis) de la Sanguinette, ainsi qu’Antoine Lagarde, depuis septembre 2012.


    “Le projet agro-écologique: vers des agricultures doublement performantes pour concilier compétitivité et respect de l’environnement”, mai 2013:

    http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/Agroecologie_-_Rapport_double_performance_pour_le_MAAF_-_note_principale_et_annexes_-_VF_cle899e18.pdf

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  2. NORME MINIMALE: VERS LA FIN DE L’IGNORANCE?

    La directive européenne destinée à protéger un minimum les myriades de porcs produits industriellement, adoptée en 2001, n’étant toujours pas appliquée par des industriels porcins, un outil de formation — ou d’insistance, justement — a été mis en ligne, dont on espère qu’il sera autant utile à des industriels qu’aux services de l’État chargés de veiller au sort des animaux. On revoit grâce à cet outil ce qu’on savait déjà: que les chaînes, les objets en plastique, sur du CAILLEBOTIS INTÉGRAL (dont une extension est encore près d’être autorisée en Aveyron), ne suffisent pas aux besoins de recherche et de manipulation des porcs. Cependant, le site web européen nous explique, exemples à l’appui, quels sont les bons matériaux d’enrichissement de la case des PORCS À L’ENGRAIS (après que des services de l’État semblaient considérer que la directive ne concernait que les truies). C’est ici: euwelnetpigtraining.org

    Collectif PLEIN AIR | Protection porcs: fin de l’ignorance

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  3. NORME MINIMALE: VERS LA FIN DE L’IGNORANCE? (suite)

    L’adresse https://euwelnetpigtraining.org/ ne fonctionnant pas, l’outil de formation est consultable provisoirement ici, probablement, le site web étant revenu, semble-t-il, à l’état de projet: http://euwelnet.hwnn001.topshare.com/

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