Après que le conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques (CODERST) avait rendu, en mars 2013, un avis favorable à une production de près de 5.477 porcs/an sur caillebotis, à Causse-et-Diège, et ce malgré l’opposition locale, clairement majoritaire, au projet d’accroissement de la production hors-sol, le préfet de l’Aveyron avait annoncé la mise en place d’une “commission locale d’information et de suivi” (CLIS). Il s’agissait “d’organiser un suivi, en toute transparence, des évolutions environnementales de ce territoire au regard de l’existence des cavités souterraines et notamment de celles de la grotte de Foissac” [1].
Suite à cette annonce, et après qu’il avait autorisé l’accroissement de la production hors-sol, le préfet de l’Aveyron avait créé, le 17 mai 2013, un “groupe de travail”, afin de suivre, pendant 3 ans, l’environnement de la grotte de Foissac (soit un environnement restreint par rapport aux “cavités souterraines” précédemment évoquées). Le “groupe de travail”, composé de représentants d’administrations de l’État, de collectivités territoriales, d’organismes consulaires et de riverains, avait été invité à se réunir pour la première fois le 12 juin 2013, à la sous-préfecture de Villefranche-de-Rouergue. Ce jour-là, la direction régionale des affaires culturelles (DRAC) avait considéré que la “dégradation de la qualité des eaux” dans la grotte de Foissac était “incompatible avec la bonne conservation” des vestiges préhistoriques. Un appel d’offres avait été lancé par la DRAC, afin d’étudier le karst et les cours dans l’environnement de la grotte [2].
Le 13 novembre 2014, le sous-préfet Éric Suzanne annonçait que l’étude karstologique et hydrogéologique du site de la grotte de Foissac était achevée, et qu’elle permettrait “d’identifier les enjeux conservatoires concernant les éléments du patrimoine culturel et naturel, d’évaluer avec précision les sensibilités particulières du milieu souterrain karstique sur la base de critères pertinents d’appréciation et enfin d’avancer des recommandations constituant des éléments de base d’une nouvelle politique de préservation du site karstique et des éléments patrimoniaux qui y sont associés.” Un exposé de l’étude accomplie aura lieu à la sous-préfecture de Villefranche-de-Rouergue, le jeudi 11 décembre [3]. Il s’agira de la seconde réunion du “groupe de travail de suivi de site”.
Références
[1] Préfecture de l’Aveyron, direction des services du cabinet, bureau du cabinet et de la direction interministérielle, communiqué de presse en date du 1 mars 2013.
[2] Sous-préfecture de Villefranche-de-Rouergue, relevé de conclusions de la réunion, le 12 juin 2013, du groupe de travail de suivi de site dans le périmètre de la grotte de Foissac, en date du 4 juillet 2013.
[3] Sous-préfecture de Villefrance-de-Rouergue, lettre d’invitation à une réunion du groupe de travail de suivi de site dans le périmètre de la grotte de Foissac, en date du 13 novembre 2014.
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dimanche 23 novembre 2014
lundi 4 mars 2013
La proposition de Nutergia et la médiation du sous-préfet Éric Suzanne
• La proposition du laboratoire Nutergia
Nutergia a communiqué être prêt à soutenir le GAEC du Cassan afin de permettre la coexistence, à Causse-et-Diège, des projets du laboratoire Nutergia et du GAEC du Cassan.C’est ainsi que “Nutergia s’engage à co-financer” l’extension de la porcherie de la Sanguinette “en production bio ou raisonnée”, en somme d’accompagner la famille Ferrand dans une activité plus respectueuse de l’environnement.
“En terme de débouchés”, communique Nutergia, le laboratoire “s’engage à acheter une partie de la production pour valoriser ce produit aveyronnais partout en Europe auprès de nos clients, consommateurs de produits biologiques, de par leur profession et leur engagement en faveur de la santé.
De même, Nutergia demande que soit proposé ce porc bio dans toutes les écoles de l’Aveyron pour le bien-être et la santé de nos enfants. Nous communiquerons auprès de nos clients pour valoriser notre démarche.”
• Une production de fumier résoudrait le risque de pollution par le lisier
Si la direction régionale des affaires culturelles (DRAC) a agi en sorte de préserver le réseau karstique versant du côté du Lot par le biais des grottes préhistoriques de Foissac, cependant, un versant du côté de la Diège recevra toujours du lisier, si le GAEC du Cassan continue d’engraisser sur du caillebotis intégral.Ce n’est pas faute que le syndicat mixte de la Diège ait averti que les “les systèmes souterrains [...] sont méconnus des différents organismes scientifiques”, que “nous n’avons aucune information sur les temps de transfert” du sol au cours d’eau, “ce qui ne nous permet pas de connaître la capacité d’absorption des sols et donc des plantes. Aussi, en cas de transfert rapide [...], les concentrations en éléments chimiques peuvent s’avérer catastrophiques pour les milieux aquatiques déjà sensibles à l’eutrophisation.”
L’alimentation en lactosérum, vantée comme réduisant la consommation d’eau des porcs, mais générant une production supplémentaire (+ 27% actuellement, soit 500.000 litres) de lisier, augmente la pression sur le sol et, par conséquent, le risque de pollution ponctuelle. Sur le Causse de Villeneuve notamment, autrement dit sur le karst, ce n’est pas l’épandage à proximité d’un cours d’eau superficiel qui crée un risque majeur de pollution, mais l’épandage sur les cours souterrains, mal connus, dans le respect de normes qui sont valables sur des terrains homogènes, non sur du karst. Tandis que le “caractère aléatoire” des analyses d’eau, ne constitue pas une garantie.
Si la fosse des porchers fuit ou cède (comme c’est arrivé en février à Rabjac), comment pourront-ils anticiper la pollution, faute de connaissance du cours souterrain de l’eau? Un écoulement accidentel de lisier serait d’autant plus dommageable sur le sol calcaire…
• Un dialogue nécessaire
Grâce au talent du sous-préfet Éric Suzanne, un dialogue digne de ce nom, entre des opposants au projet du GAEC du Cassan et Gilles Ferrand, a pu avoir lieu à Villefranche-de-Rouergue, le soir du mercredi 27 février, en présence du maire de Causse-et-Diège, Serge Masbou, et du conseiller général du canton de Capdenac-Gare, Bertrand Cavalerie. Nous espérons que ce dialogue continuera en sorte d’aboutir, avec l’aide du laboratoire Nutergia, à un accord qui convienne à chacun, dans l’intérêt de Causse-et-Diège et de l’Aveyron.samedi 2 mars 2013
Communiqué du collectif d’opposants au projet d’accroissement de la porcherie de la Sanguinette
Le collectif regrette vivement que le CODERST ait insuffisamment tenu compte de ses observations, en rendant un avis favorable au projet d’accroissement, modifié récemment, de l’activité d’engraissement intensif de porcs sur caillebotis, à la Sanguinette.
Le collectif remarque que la modification, après le 7 février, du projet d’accroissement, n’est absolument pas une concession faite aux riverains. C’est une obligation d’enlever des parcelles du plan d’épandage, à la demande de la direction régionale des affaires culturelles (DRAC), afin de préserver les grottes préhistoriques de Foissac. En conséquence de cette réduction de la surface d’épandage, le nombre de porcs que le GAEC du Cassan projetait de produire en sus a dû être réduit.
Aussi le collectif espère désormais que le GAEC du Cassan acceptera la proposition d’Antoine Lagarde, d’une production “bio”, parce qu’une telle évolution résoudrait les nuisances et les inquiétudes occasionnées aux riverains. À terme, la porcherie produirait du fumier à la place du lisier, ce qui réduirait notablement la puanteur, tout en supprimant la nécessité d’épandre le lisier sur le Causse, et donc le risque d’infiltration rapide et de pollution des cours souterrains versant du côté de la Diège.
Causse-et-Diège et l’Aveyron n’auraient-ils beaucoup à gagner à une solution agro-écologique?
Le collectif remarque que la modification, après le 7 février, du projet d’accroissement, n’est absolument pas une concession faite aux riverains. C’est une obligation d’enlever des parcelles du plan d’épandage, à la demande de la direction régionale des affaires culturelles (DRAC), afin de préserver les grottes préhistoriques de Foissac. En conséquence de cette réduction de la surface d’épandage, le nombre de porcs que le GAEC du Cassan projetait de produire en sus a dû être réduit.
Aussi le collectif espère désormais que le GAEC du Cassan acceptera la proposition d’Antoine Lagarde, d’une production “bio”, parce qu’une telle évolution résoudrait les nuisances et les inquiétudes occasionnées aux riverains. À terme, la porcherie produirait du fumier à la place du lisier, ce qui réduirait notablement la puanteur, tout en supprimant la nécessité d’épandre le lisier sur le Causse, et donc le risque d’infiltration rapide et de pollution des cours souterrains versant du côté de la Diège.
Causse-et-Diège et l’Aveyron n’auraient-ils beaucoup à gagner à une solution agro-écologique?
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