dimanche 25 janvier 2015

PUB TROMPEUSE 1 – CONTRÔLE 0

Voici la suite de notre article Où le mot PETIT masque GRAND, et EXCEPTIONNEL le CAILLEBOTIS.

En France, la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) est censée veiller à la composition et à l’étiquetage des produits alimentaires. “En matière de produits sous signes de qualité et de l’origine, elle exerce un contrôle de ces produits sur le marché pour en vérifier la conformité et VÉRIFIE LA LOYAUTÉ DE LA COMMUNICATION RÉALISÉE” [1]. Ah bon?

Contactée par le Collectif PLEIN AIR, la DGCCRF estime que le consortium du “Jambon de Bayonne” regroupe “des structures de production modestes et des structures plus importantes”. Pour autant, la publicité vantant “la petite taille des élevages” ne paraît pas déranger la DGCCRF, qui, en outre, justifie ainsi l’usage de la mention de “conditions d’élevage exceptionnelles”: le cahier des charges “impose des critères de sélection”. Et la DGCCRF de donner en guise d’exemple: des “carcasses d’animaux nourris durant l’engraissement avec un aliment concernant au moins 60% de céréales, issues et pois avec un minimum de 50% de céréales et issues de céréales” (sic) [2].

Sauf que, n’est-ce pas franchement étrange de confondre l’aliment — dont le critère est assez vague, au demeurant, — avec l’ensemble “des conditions d’élevage exceptionnelles”? Non, si nous regardons la fiche Jambon de Bayonne sur le site web de l’INAO, où le SEUL CRITÈRE spécifié du “mode de production”, concernant l’élevage, est celui-ci: “Porcs charcutiers engraissés avec un aliment contenant au moins 60% de céréales, issues de céréales et pois”. C’est tout de même excessivement court, pour justifier la publicité de conditions exceptionnelles… n’est-ce pas?

Mais voyez donc! Le peu de clairvoyance de la DGCCRF resplendira, mis à côté du courage, un peu plus élevé, de l’institut national de l’origine et de la qualité (INAO).

L’INAO, qui est un établissement public administratif, considère qu’en “l’absence de disposition dans le cahier des charges de l’IGP "Jambon de Bayonne", la taille des élevages n’est pas limitée et certains élevages […] ne peuvent pas être considérés comme de "petite taille". De ce fait, nous allons nous rapprocher de l’ODG [organisme de défense et de gestion “Consortium du Jambon de Bayonne”] de manière à ce que les modifications nécessaires soient apportées au site internet” [3]. La mention de “conditions d’élevage exceptionnelles”, elle, n’interpelle pas l’INAO.

Enfin, comble du courage ou débordée, la direction générale de l’alimentation (DGAL), également contactée, n’a toujours pas répondu…

Reste qu’encore aujourd’hui, alors que je finis de rédiger cet article, la publicité de “la petite taille des élevages” perdure, à la page une qualité certifiée

Bref, si le consommateur n’est pas pris pour dupe, je vous le demande, pour qui le prend-on? Et l’animal? l’animal dans tout ça?


Références

[1] Ministère de l’agriculture, Les modes officiels de valorisation des produits agroalimentaires, page 4 du PDF.

[2] Courriel en date du 7 janvier 2015 au Collectif PLEIN AIR.

[3] Courrier en date du 5 janvier 2015 au Collectif PLEIN AIR.

jeudi 22 janvier 2015

“Nouveau” semblant de consultation du public via l’Internet

La préfecture de l’Aveyron appelle, via son site web, à participer à la consultation d’une demande d’enregistrement pour l’augmentation des effectifs porcins à Cabanes, près Gramond, présentée par l’EARL Devals.

La demande d’enregistrement que la préfecture a publiée sur son site web est censée contenir, selon l’article R512-46-3 du Code de l’environnement, une description du projet.

Or nous constatons une fois de plus qu’il n’y a PAS D’INFORMATION, quoique la préfecture doive disposer de celle-ci, sur les conditions d’engraissement (caillebotis ? litière ? accès à un parcours extérieur ?…), la provenance et la nature des aliments, le stockage du fumier et/ou du lisier (fosse couverte ? non couverte ?…), la quantité à épandre, la façon et les lieux d’épandage, les signes officiels ou non sous lesquels il est projeté de vendre la viande, &c.

Cette absence d’information ne constitue pas une description du projet et, partant, ne permet d’observer ni, ainsi, de formuler raisonnablement la moindre observation sur un projet censé être soumis à la consultation du public via l’Internet.

Ceci est d’autant plus regrettable s’il s’agit d’un projet de porcherie de haute qualité environnementale (HQE), qui est tellement rare, concernant la diminution du mal-être animal et le respect de l’environnement, qu’une description du projet eût été exemplaire.

mercredi 14 janvier 2015

COMMUNIQUÉ | Déni de démocratie: la préfecture récidive

Malgré la forte opposition, exprimée depuis 2012, au projet d’accroissement de la porcherie de la Sanguinette, la préfecture de l’Aveyron a encore affirmé au tribunal administratif de Toulouse, le 22 décembre 2014, que “l’opposition au projet n’était […] pas claire” [1].

Or, selon des chiffres ridiculement petits que la préfecture a elle-même retenus, mais qu’elle ne sait bizarrement additionner, il y eut au bas mot 65% d’opposition [2]. Est-on à ce point aveuglé, à la préfecture, pour qu’on n’y voie clairement cette opposition?

L’obscurantisme, qui passerait à l’insu des habitants si nous n’étions vigilants, est simplement INADMISSIBLE de la part de la préfecture. La récidive encore plus. Cette profonde malhonnêteté envers les nombreux habitants, qui ont fait leur devoir de citoyens lors de la consultation publique, qui ont pétitionné, qui ont manifesté, a assez duré.


Références

[1] Préfecture de l’Aveyron, direction de la coordination des actions et des moyens de l’État, service de la coordination des actions de l’État, bureau de la vie économique et des activités réglementées, Mémoire en réponse adressé au président du tribunal administratif de Toulouse, en date du 22 décembre 2014, page 3, § “Sur la présentation objective et proportionnée des faits”.

[2] Voyez le détail des chiffres officiels dans l’article Où la clarté est une question d’addition que l’État ne fait pas, daté du 5 novembre 2013.